Cinéma : Les Barons

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Cinéma : Les Barons

« Bon, il faut que je vous parle des Barons... ».

Chaque être humain naît avec un certain compteur de pas qui lui est propre. Une fois ce nombre dépassé, on meurt. Et les barons le savent depuis le début et donc économisent leurs pas en « glandant ». Tel est le moteur que Nabil Ben Yadir utilise afin d’amorcer son premier long métrage : « Les Barons ».

Son humour nous touche. Sa réflexion aussi.

On retrouve donc Hassan, Aziz et Mounir, barons et amis d’enfance passant leur temps à dormir au milieu des légumes sur les étalages de Lucien (Jan Decleir, vu dans « Daens »), le plus vieil épicier belge du quartier. Seul Hassan (incroyable Nader Boussandel, sorti de nulle part) a son rêve à lui : monter sur la scène pour y faire son one-man-show. Il se pliera toutefois au destin que lui a tracé son père au travers des chauffeurs de bus de la STIB. À cela s’ajoute Malika (Amelle Chahbi), la sœur de Mounir, présentatrice à la RTBF, pour qui Hassan nourrit un amour impossible depuis l’enfance. En effet, « on ne touche pas à la sœur d’un pote ».

En somme, des déchirements entre traditions musulmanes imposées et tentations de la société occidentale propres à la communauté maghrébine bruxelloise sur lesquels le réalisateur met le doigt en jonglant avec un humour relativement accessible.

À première vue, « Les barons » dégage quelques défauts propres à un premier film : autobiographie, « private joke » fréquentes et mélange de style. Néanmoins ça tourne plutôt bien et Nabil Ben Yadir réussi à réaliser une œuvre enthousiasmante, souriante et attachante.

Une œuvre qui rendra la ville de Bruxelles bien plus joyeuse qu’à son habitude dans le cinéma belge et qui veut inciter les jeunes à s’identifier au personnage d’Hassan plutôt qu’à celui de Mounir tant ce dernier s’oppose à l’évolution incarnée par son ami en le tabassant dans une scène d’une grande violence.

Toutefois, on peut trouver lassante la situation entre Malika et Hassan qui semblera douteuse tant Hassan doutera de lui-même et de ce qu’il doit faire, ou encore quelques absurdités telles une Virginie Efira contorsionniste et un Jean-Luc Couchard en dépanneur qui viennent faire leurs numéros.

Si problème il y a, il viendrait plutôt du côté des spectateurs, qui reprochent au film le portrait du fameux belge marocain qui réussit.

« Les Barons » ne doit pas se voir en une sorte de documentaire, mais plutôt telle une critique d’une jeunesse coincée entre deux cultures, utilisant l’humour comme principal argument afin d’être accessible à tout public. Bien sûr, tout ne peut pas être au goût de tout le monde et l’humour présent dans le film sera tant hilarant pour les uns que soporifique pour les autres. Mis à part cela, le fond du film (violent mais dont le ton reste la comédie) n’en reste pas moins intact et devrait plaire à chacun. Il permet de remettre en question le rapprochement des communautés.

Dans son ensemble, « Les Barons » est parfaitement mis en scène et techniquement maîtrisé. On y passe un agréable moment qui nous ouvre l’esprit et nous pousse à la réflexion.

Les quelques uns réclamant une suite devront se convaincre que c’est à eux de l’écrire.

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